La majorité des parents d’enfants nés en octobre et en novembre ont déjà songés à devancer l’entrée à la maternelle de leur enfant. Bien qu’elle puisse sembler banale, cette décision comporte d’importantes répercussions et ne doit pas être prise à la légère. Au Québec, le 30 septembre représente la date butoir pour l’entrée scolaire. Ainsi, l’enfant né à partir du 1er octobre devra attendre l’entrée scolaire suivante avant d’intégrer la maternelle.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’enfant doit démontrer un développement social, affectif, moteur et cognitif remarquable, en plus de posséder une grande maturité afin que la dérogation à l’âge d’entrée à la maternelle soit acceptée. Cette démarche, qui est souvent entreprise par les parents désireux de devancer l’âge d’entrée à la maternelle, doit être prise au sérieux et être le fruit d’une évaluation réalisée par un professionnel compétent. Le dossier qui répond aux critères reconnus sera alors acheminé à l’école/commission scolaire, qui aura le dernier mot quant à l’acceptation ou non de la demande.

Au cours de son mandat, le professionnel déterminera ce qui semble le plus favorable pour votre enfant, en tenant compte de ses forces et de ses défis. Il sera alors primordial de comprendre que votre enfant ne sera pas comparé avec les enfants nés quelques jours plus tôt, par exemple avec un enfant né le 30 septembre de la même année, mais plutôt avec les enfants nés en octobre de l’année précédente (ceux dont les parents ont décidé de ne pas devancer l’entrée scolaire), qui auront donc un (1) an de plus que votre enfant.

Une entrée scolaire hâtive chez un enfant qui ne possède pas le développement nécessaire aura assurément des conséquences négatives sur son développement et ce, tant au plan académique qu’au niveau de son estime. De plus, il est possible qu’il ne possède pas le développement physique et moteur nécessaire à l’endurance physique nécessaire pour demeurer assis pendant de longues heures en classe ou encore, que les mouvements de ses doigts/mains/avant-bras ne soient pas suffisamment dissociés pour permettre une prise mature du crayon ainsi qu’une bonne endurance à l’écriture. En revanche, un enfant qui démontre un développement précoce et dont l’entrée à la maternelle ne serait pas devancée pourrait également expérimenter certains préjudices dont une frustration et une démotivation face à un rythme d’apprentissage trop lent et/ou à des apprentissages déjà réalisés. Effectivement, il est reconnu que certains élèves à haut potentiel en viennent à sous-performer en raison de perceptions inadéquates des efforts à fournir et de mauvaises habitudes de travail face à un rythme d’apprentissage trop lent.

Ce qu’il faut donc retenir, c’est de baser sa décision en fonction du potentiel de son enfant et de s’informer afin de prendre une décision éclairée. En conséquence, il est primordial de trouver un professionnel expérimenté qui sera vous guider dans votre démarche.

 

Dre Élaine Brosseau, D.Ps., Neuropsychologue